Jeudi, le tribunal de Quimper
(Finistère) a suspendu le permis d’un ancien médecin du pays de
Concarneau. Il est reparti du palais de justice en voiture avec 2,32 g
d’alcool dans le sang. Jugé ce vendredi après-midi en comparution
immédiate, il écope de 6 mois sous surveillance électronique, de la
confiscation de sa voiture, de l’annulation de son permis et de
l’interdiction de le repasser pendant un an.
Une profonde tristesse. C’est ce que dégage ce septuagénaire qui
comparaît devant le tribunal correctionnel de Quimper (Finistère)
.
Jeudi matin, ce père de deux grands enfants et grand-père de trois
petits-enfants a vu son permis de conduire suspendu pour huit mois par
le tribunal.
Venu seul avec sa
Peugeot 307, il
regagne son domicile près de Concarneau… au volant. Mais à proximité de
chez lui, des gendarmes qui circulent derrière sa voiture constatent
qu’elle fait des écarts. Il conduit avec 2,32 grammes d’alcool par litre
de sang.
« Vous avez bu à quel moment ? » s’étonne la présidente, Anne-Marie Robert.
Deux verres avant l’audience
« Deux verres de rosé avant l’audience, j’avais une bouteille dans ma voiture, et un verre de blanc dans un bar après » répond cet homme, tout à fait lucide sur sa dépendance.
« Vous aviez aussi une bouteille de rhum dans votre voiture », creuse la magistrate.
« Oui,
mais je n’en ai pas bu ce jour-là. Mais j’ai tort et suis entièrement
responsable de ce qui m’arrive. Je vis dans l’angoisse, je prends des
antidépresseurs. J’ai déjà fait plusieurs cures. J’envisage un mois
complet en janvier. »
« Déchéance »
« C’est par périodes. Celles où je vais bien, je ne bois que de l’eau. Quand je déprime, je bois un peu d’alcool. »
En 2004, il tombe malade. Cancer de la prostate. Son couple explose. Il
stoppe son exercice de médecin libéral. Déjà condamné à deux reprises,
« il ne semble pas prendre conscience des dangers qu’il représente », estime la procureure Marie-Noëlle Collobert. Elle requiert 6 mois sous surveillance électronique.
Son avocat, Me Marc Buisine, parle d’une
« déchéance » depuis que son client a
« perdu pied ». Le tribunal suit les réquisitions, confisque sa voiture, annule son permis et lui interdit de le repasser pendant un an.
« Je vais essayer de me tenir à carreau » conclut le prévenu. Triste.