Castelnau-de-Lévis. Les
vignerons ont travaillé sur le domaine Thomières
Ils se sont
retrouvés spontanément : une trentaine de vignerons et ouvriers agricoles du
Gaillacois, pour finir le travail de taille, d'attachage et de palissage. Ils
ont déboulé avec leurs tracteurs, leurs outils et ont «pris en main» la
conduite du domaine Thomières, à Castelnau-de-Lévis. Au nom de la mémoire, de
la solidarité vigneronne et du besoin immédiat. «Il y avait du boulot à faire
qui n'attend pas», résume Bernard Auque. «On s'est donné le mot, et tout le
monde a participé à sa mesure». Malgré la pluie et la boue où s'est enlisé un
des tracteurs. Les jours passent, mais l'émotion est toujours aussi vive dans
le vignoble après le décès de Laurent Thomières, qui avait présidé le syndicat
des Vignerons Indépendants puis le CIVG. «C'est un collègue, mais c'est un
copain, un garçon méticuleux, excellent dans son métier et qui donnait une
image festive du vin. Il semblait né pour le métier qu'il faisait», explique Jacques
Tranier, président de Vinovalie.
Solidarité immédiate
Daniel
Pestre, de la Table du Sommelier est l'un des premiers à avoir repéré le talent
de Laurent Thomières. «Ses vins étaient excellents, très réguliers quels que
soient les millésimes. Il ne se haussait pas du col : c'était vraiment un très
chic type. Un gars avec des convictions, mais qui savait rassembler et
positiver». De Jean-Paul Albert à Bernard Plageoles, Michel Issaly, Bernard
Auque, Philippe et Jean Derrieux, Jean-Marc Balaran, Alain Boullenger,
Jean-Paul Hirissou, Bernard Petiot, directeur de la Maison des Vins et bien
d'autres, c'est toute la profession - et une même génération- qui a accompagné
Laurent sur son dernier bout de route, et entouré ses enfants Romain et
Alexandra, à qui il avait donné le nom de deux cuvées. Laurent, qui avait fait
de la simplicité et de la joie de vivre deux versants d'une même passion.
La Dépêche
du Mi
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