mercredi 24 août 2016

Pourquoi les éleveurs laitiers s’en prennent à Lactalis...

Pourquoi les éleveurs laitiers s’en prennent à Lactalis... Et pas aux autres laiteries
A Laval, le siège de Lactalis est bloqué par des éleveurs laitiers en colère. Le prix du lait n’a jamais été aussi bas, ce qui est aussi le cas dans d’autres laiteries. Alors, pourquoi Lactalis est-il particulièrement visé par les actions syndicales ? 
 
Encore une interview du président de la Fdsea de Mayenne, Philippe Jéhan, par Jean-Jacques Bourdin qui synthétise le mieux la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les éleveurs laiti
Litre de lait vendu à 25 centimes, coût de production 38 centimes, prix vendu au consommateur 1,20 €.
Cherchez l’erreur. Mais Lactalis n’est pas la seule laiterie à rémunérer en-dessous des coûts de production des éleveurs laitiers. En fait, elles sont presque toutes en-dessous des 30 centimes, avec certaines qui font des exceptions rarissimes et discrètes, par exemple en faveur des jeunes agriculteurs, payés parfois jusqu’à 31 centimes, histoire de les maintenir dans le circuit quand même.
L’explication officielle tient dans le cours mondial du lait, en baisse, notamment en raison des échanges entre la Chine et le premier exportateur mondial, la Nouvelle-Zélande... Bien loin de nos contrées ! Mais la vérité est bien moins simpliste : ce cours du lait est l’une des explications certes, mais ne suffit à lui seul à justifier l’ensemble de la baisse, tout simplement parce que le lait français n’est pas uniquement commercialisé vers l’export (lire cet article)...
Mais si toutes les laiteries sont concernées, si toutes exagèrent la situation par rapport à la seule baisse des cours à l’export, alors pourquoi Lactalis focalise autant l’attention syndicale ?
Cela tient en fait dans l’attitude patronale provocatrice de l’entreprise laitière. Emmanuel Besnier, petit-fils du fondateur de Lactalis et aujourd’hui patron de l’entreprise, représente la 13e fortune de France selon Challenges, et figure parmi les plus grandes richesses mondiales selon Forbes. Lui, visiblement, ne voit pas ses subsides fluctuer en raison du cours mondial du lait. Les marges des intermédiaires entre le producteur et le consommateur ne cessent de s’accroitre, voient le consommateur payer toujours plus cher, et le producteur toujours davantage compressé.
 

1 commentaire:

  1. Le monde agricole est en crise, la faute à Bruxelles qui favorise les multinationales de l'agro-alimentaire en voulant favoriser le surdimensionné (gros exploitants,grandes cultures,tracteurs toujours plus grands,grands élevages genre ferme des 1000 vaches et d'autres...)et bernent les exploitants agricoles en voulant les faire produire toujours plus,au détriment des vrais paysans qui cultivent avec bon sens en cherchant de nouvelles méthodes ou en adaptant des anciennes (moins d'eau, moins de pesticides, plus de diversité donc moins de maladies et de contamination...De plus avec les changements climatiques il faut s'adapter et non rester figés...
    Car certains s'en sortent...
    En effet,alors que la filière du lait est au plus mal, la production de lait biologique, elle, a le vent en poupe ! Tandis que la demande des consommateurs est en constante progression, les producteurs de lait bio vendent leur lait 30 à 40 % plus cher qu'en agriculture conventionnelle.
    Tandis que Lactalis paye actuellement 256 euros les mille litres de lait à ses producteurs, le lait bio peut, quant à lui, être acheté environ 440 euros pour la même quantité ! Pas loin du double… Bien sûr, il faut prendre en compte le travail et les coûts supplémentaires pour produire en bio. Mais, au final, l'éleveur s'en sort bien mieux. Qu'est ce qui explique cette différence ?

    La surproduction de lait conventionnel, la fin des quotas laitiers, l'embargo de la Russie, premier consommateur de lait en Europe, et la grande distribution, tirent les prix toujours plus bas.

    Côté lait bio, c'est l'inverse : l'offre reste globalement inférieure à la demande en Europe. De plus, la consommation de produits biologiques n'est pas encore mature, sauf en Allemagne et en France où la demande est déjà conséquente. Pour de nombreux éleveurs, le bio a donc permis de sauver leur exploitation et de plus, moins de pollution,et la nature et les sols peuvent se régénérer au lieu de s'appauvrir...
    CHERCHEZ L ERREUR...Ahhh si, les multinationales de l'agro alimentaire, genre Nactalis, diminueraient leurs bénéfices!!! LES PAUVRES!!!!

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