mercredi 12 juin 2013

Quel courage ce chauffeur!



Albi. Le bus déroute les jeunes passagers chahuteurs : «ça leur fera les pieds»
Publié le 12/06/2013 à 09:24, Mis à jour le 12/06/2013 à 11:29 | 73
Un bus de la communauté d'agglomération de l'Albigeois./
L’expression «ça leur fera les pieds», un chauffeur d’Albibus l’a prise au pied de la lettre, ce mardi matin. Partant de Cantepau, ce bus exerçant le transport scolaire achemine les élèves à Jean-Jaurès, l’unique collège de la rive droite au nord d’Albi. Il en est allé différemment cette fois. Jugeant ses passagers chahuteurs, le conducteur ne les a pas emmenés à destination mais a dérouté les jeunes vers le centre-ville. Il a déposé tout son monde au bout de l’avenue Albert-Thomas au niveau du boulevard de Strasbourg. De là, les voyageurs ont dû poursuivre à pied jusqu’au collège. Nous avons croisé aux alentours de 8 h 15 les ados, tête basse et mine contrite, qui remontaient pedibus et silence l’avenue Dembourg.
Ce procédé déroutant (au sens propre) scandalise Emmanuelle, mère d’un des collégiens concernés, âgé de 12 ans, «à la limite de porter plainte. C’est aberrant. Je paie un abonnement pour que mon fils arrive à 8 heures au collège. Il a eu 25 minutes de retard. Tous ces collégiens ont loupé l’heure de cours. Le chauffeur doit déposer les élèves à l’arrivée, point final. Ensuite, il n’a pas à tous les pénaliser pour punir le comportement de quelques-uns. La façon d’agir du chauffeur est dangereuse. Il y avait un risque avec la circulation, considérable à cette heure. Certes, ce ne sont plus des bébés, mais ils sont mineurs. Enfin, ils ont parcouru cette distance à pied avec un sac de huit kilos : ça, ça n’a pas changé, c’est une doléance récurrente des parents.»
Les excuses d'Albibus
Des arguments entendus par la communauté d’agglomération de l’Albigeois. Par la voix de Stéphane Jammes, directeur du service transports, elle «présente ses excuses après cet incident regrettable. Il y avait beaucoup de chahut dans ce bus de la ligne C. Les collégiens demandaient des arrêts intempestifs. Le chauffeur leur a dit : Calmez-vous, sinon, je vous dépose plus loin…» Menace mise à exécution. Au lieu de poursuivre tout droit au feu vers Jean-Jaurès, le bus a tourné à gauche…
Sitôt informé, Albibus a pris les devants, téléphonant au collège pour l’informer que les élèves auraient du retard. «Nous allons maintenant prendre auprès du conducteur les dispositions qui s’imposent pour que cela ne se reproduise pas. Les passagers doivent être transportés à destination dans de bonnes conditions», dit Stéphane Jammes, qui «ne relativise pas, que ce soit à l’égard du conducteur et des enfants, dont je n’excuse pas le comportement. Il y a eu des incivilités dans le bus, mais ce n’est pas de cette façon qu’on doit le gérer.»
Pour le directeur, bien qu’animé de bonnes intentions, le chauffeur «n’a pas pris la bonne décision. C’est une maladresse.»
Alain-Marc Delbouys

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire