NOUS SOMMES DES SURVIVANTS,
DES RESCAPÉS !
A
tous ceux qui sont nés avant 1940 :
Nous sommes nés avant la
télévision, avant la pénicilline, avant les produits surgelés, les photocopies,
le plastique, les verres de contact, la vidéo, et le magnétophone, et la
pilule.
Nous étions là avant
les radars, les cartes de crédit, la bombe atomique, le rayon laser, avant le
stylo à bille, avant les lave-vaisselle, les congélateurs, les couvertures
chauffantes, avant la climatisation, avant les chemises sans repassage, et
avant que l’homme marche sur la lune.
Nous, nous sommes
mariés avant de vivre ensemble. La vie en communauté se passait au couvent.
Le »faste
food » pour les Anglais, était un menu de carême et un
« bigmac » était un grand manteau de pluie. Il n’y avait pas de mari
au foyer, pas de congé parental, pas de télécopie ni de courrier électronique.
Nous datons de l’ère
d’avant les HLM et d’avant les Pampers. Nous n’avions
jamais entendu parler de modulation de fréquence, de cœur artificiel, de
transplant, de machine à écrire électrique, ni de jeunes gens portant une boucle
d’oreille.
Pour nous, un
ordinateur était quelqu’un qui conférait un ordre ecclésiastique, une puce
était un parasite, une souris de la nourriture de chat, un site était un point
de vue panoramique, un Cd-rom nous aurait fait penser à une boisson jamaïcaine,
un joint empêchait un robinet de goutter, et l’herbe était pour les vaches, une
cassette servait à serrer les bijoux.
Pizza,
Macdonald ? Nescafé était des termes inconnus, les rock était matière
géologique, un gai (prononcé gay en
anglais) était quelqu’un qui faisait rire et made in Taiwan était de
l’exotisme.
Mais nous sommes sans
doute une bonne race robuste et vivace, quand on songe à tous les changements
qui ont bouleversé le monde et à tous les changements qui nous ont été
imposés.
Pas étonnant que nous
nous sentions parfois perdus et qu’il y ait un fossé entre nous et les
générations d’aujourd’hui, enfants et petits-enfants.
Mais grâce soit rendue à Dieu, nous avons
survécu.
Nous sommes, après tout, un bon cru !