lundi 27 octobre 2014

un projet de barrage déchaîne la violence...grand défaut de dialogue

Un corps découvert après la manifestation contre le barrage de Sivens

Une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes du décès et l'identité de la victime, précise la préfecture du Tarn.

Le rassemblement pacifique contre ce barrage contesté a dégénéré en fin d'après-midi, samedi. Mais la mort de cet homme d'une trentaine d'années est pour l'instant inexpliquée.
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Le mystère plane, dimanche, autour d'un corps découvert à Sivens, dans le Tarn, sur le site d'un futur barrage dont la construction était contestée samedi par des manifestants.
La préfecture du Tarn a annoncé la macabre découverte par un communiqué laconique. «Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d'un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n'ont pu que constater le décès de la victime. Une enquête a été ouverte sous l'autorité du procureur d'Albi afin de déterminer les causes du décès et l'identité de la victime.» Les autorités refusent de donner toute autre précision.
Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée. À l'inverse, les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive. Depuis le début du déboisement, le 1er septembre, des rassemblements et des échauffourées ont régulièrement lieu.
José Bové.
Jean-Luc Mélenchon.

Visite de Mélenchon et de Bové

Samedi, 2000 personnes se sont réunies dans une ambiance bon enfant, de nombreuses familles pique-niquant sur une prairie proche du chantier, tandis que les forces de l'ordre sont restées à l'écart.


Le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, et le député européen écologiste, José Bové, avaient fait le déplacement pour aller soutenir les manifestants. Ils ont été chahutés à leur arrivée par un petit groupe de jeunes gens, qui leur ont jeté des œufs et des yaourts tout en scandant des slogans hostiles. Jean-Luc Mélenchon s'est cependant félicité de la mobilisation contre ce projet. «Il y a un grand défaut de dialogue, dit-il. Il faut arrêter la mise en œuvre de ce projet et que le débat puisse avoir lieu. La sagesse serait que les discussions reprennent. Et pourquoi pas en faire une sorte de référendum local lors des prochaines élections?»
Des échauffourées ont éclatées en fin de journée entre une centaine de personnes et les forces de l'ordre. Ces dernières ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls. Selon la gendarmerie, le calme était revenu vers 21 heures. Une source proche de l'enquête explique que l'homme décédé ,«âgé d'une trentaine d'années, faisait partie de ceux qui étaient au milieu des échauffourées». En revanche, les opposants qui ont passé la nuit sur le site disent ne pas être au courant de ce décès.

Thierry Carcenac, président du département : «Si j'avais su que ce serait un tel bordel...»

Hier, en fin de matinée, en parallèle à l'inauguration de ruches sur le toit du conseil général à Albi, Thierry Carcenac, le président (PS) du département, porteur du projet de barrage sur le site de Sivens, a accepté de parler quelques instants de ce chaud dossier.

5 commentaires:

  1. José Bové, Député européen
    Quelle est votre réaction à la mort de ce jeune homme ?

    Quand j'ai appris ça, ce matin, je me suis dit : «fallait-il en arriver à un mort pour qu'enfin les gens se rendent compte de ce qui se passe ?» Lors du grand rassemblement qui a eu lieu à Sivens en septembre, j'avais sollicité Ségolène Royal le soir même pour qu'un rapport d'expertise se mette en place. Il fallait éviter que les choses ne s'enveniment. Cette mission a été annoncée le soir même. Mais de manière invraisemblable le président du Conseil général et le préfet ont décidé de commencer les travaux, avant la remise du rapport. Des centaines de personnes ont essayé de bloquer l'accès aux engins. Il ne fallait pas que ce chantier démarre. Le préfet et le président du Conseil général ont la responsabilité des tensions sur le site. On n'était pas à six semaines près, il ne fallait pas passer en force.

    Ce drame était-il prévisible ?

    C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu un drame plus tôt : il y a eu une grenade dans une caravane, des tirs tendus de grenades ou de flash-ball. Les moyens déployés pour détruire cette zone sont invraisemblables. C'est la politique de la terre brûlée, pour pouvoir dire : «les travaux ont commencé, donc on continue».

    La tension était-elle vive hier sur le site ?

    Dans la journée, les choses se sont très bien passées, il y avait une vraie ambiance festive. Vers 17 heures, je parlais à la tribune quand j'ai vu au loin les fumées des lacrymogènes. C'était inévitable que la police serve d'abcès de fixation. J'espère que dans sa sagesse, le préfet va retirer les forces de l'ordre dès ce dimanche soir, pour que la situation s'apaise.

    Vous craigniez une flambée de violence ?

    Je ne sais pas ce qui va se passer dans la tête des jeunes qui peuvent vouloir venger leur camarade. Si les forces de l'ordre ne se retirent pas, le risque de débordements est grand.

    Après ce décès, faut-il abandonner le projet ?

    Il est de la responsabilité du président du Conseil général de, à minima, mettre en place un moratoire sur le projet. Le rapport rendu ce lundi lui donne tous les éléments pour revoir le projet à la baisse et même pour l'arrêter complètement. Peut-on imaginer continuer dans ces conditions-là ? Il faut que la paix revienne. L'aspect humain est aussi important que le fond du dossier.
    Recueilli par Pierre Vincenot

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    1. Hommages et félicitations à monsieur le préfet du Tarn pour son "efficacité"....à maintenir l'ordre.

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    2. il dort sur ses deux oreilles.
      Cela s'appelle le DIALOGUE avec grenades, flash balls et autres engins.!!!!

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  2. C'était un coin à champignons (cêpes) mais ils ne connaissent pas ça à Paris, il faut qu'ils soient en boite !!! PAUVRE FRANCE.

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  3. Et Ségolène ????? Elle est aux abonnés absents!!! C'est pourtant elle qui avait délégué deux experts, mais sans jamais se déplacer!!

    Maintenant, un jeune de 21 ans est mort et ON NE L ENTEND TOUJOURS PAS !!!!!!!!!!!

    Quelle bone ministre de l'écologie nous avons!!! LOLLLLLLLLLLLLL...

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