Balayer devant sa porte

L'Allemagne et Madame Merkel, qui se veulent les meilleurs élèves de l'Europe, sont, on le sait, les plus acharnés à faire plier l'improbe Grèce, en lui imposant un régime économique drastique et en la priant instamment de mettre fin à ses traditionnelles pratiques frauduleuses. Mais, il faut le dire, ils font, en la circonstance, preuve d'un sacré culot. Leur moralité n'est que de surface. Ils ne s'en vantent pas, mais ils se nourrissent sur la bête. J'ai entendu, par exemple, qu'ils ne se gênaient pas pour en acheter les dépouilles. A vil prix évidemment. Ils se sont, par exemple, emparés d'une quinzaine d'aéroports grecs, bradés par un gouvernement aux abois. Et je ne vous parle pas (puisque le grouvernement allemand n'en est évidemment pas responsable)  des faits de corruption à grande échelle perpétrés là-bas par Siemens, Daimler ou Rheinmetall, fleurons, s'il en est, de l'industrie d'Outre Rhin.
          Je veux bien, au total, que l'Allemagne fasse la leçon aux Grecs, qui, quelque part, méritent bien qu'on la leur fasse, mais il me semble qu'elle devrait tout de même commencer par balayer devant sa porte.