Comment ça va ? Question
automatique et de simple politesse que l'on adresse souvent à celui que
l'on rencontre. Je ne suis pas sûr qu'on écoute toujours la réponse. En
tout cas, avec une vraie attention. Puisque, la plupart du temps, celui
que vous avez devant vous se porte comme un charme.
Mais
la question a parfois un autre poids. Ce matin, par exemple, je n'ai pas
osé la lui poser. Quand elle est entrée à la pharmacie, j'ai failli ne
pas la reconnaître, tant elle avait changé, le visage fermé par la
détresse. On savait qu'elle était malade, mais pas à ce point.
C'est dans des moments pareils qu'on mesure le prix de la santé. Je me
demande ce que peut être la vie de quelqu'un qui se sait durablement et
gravement atteint dans son intégrité physique, au point, par exemple, de
se sentir, comme ici, en danger de mort. Je crois qu'on ne peut alors
qu'être obnubilé par son état, condamné, dans une angoisse
insupportable, à ne plus penser qu'à ça. Les gens en bonne santé, ceux
qui vivent dans le silence du corps, ne connaissent pas leur bonheur ...
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